» Une Justice politique » : l’histoire sans fin
Régis de Castelnau
La condamnation de Marine Le Pen et des membres du RN poursuivis devant le tribunal correctionnel de Paris était inéluctable. Dans tous ses aspects et en particulier celui de l’inéligibilité avec exécution provisoire.Pour plusieurs raisons.
• La première et la principale, est celle de l’idéologie politique professée par la magistrature. Sociologiquement, celle-ci est massivement issue de la petite bourgeoisie urbaine, dont elle partage les modes de vie, la culture, les positions politiques, et les valeurs sociétales. Cela s’accompagne d’une véritable aversion pour les couches populaires (comme on l’a vu au moment de la féroce répression des gilets jaunes) et de la conviction qu’elle doit profiter de sa place dans les institutions et des pouvoirs qui sont les siens pour imposer sa morale à la société et en particulier pour le cas qui nous occupe, en faisant preuve elle aussi d’un antifascisme de pacotille.
• La deuxième raison est liée à l’insondable bêtise de la classe politique, terrorisée par l’accusation populiste du « tous pourris » et soucieuse de se faire pardonner, passe son temps à voter des textes répressifs contre les élus, persuadée qu’ils ne tomberont que sur le voisin. La possibilité d’exécution provisoire de la peine accessoires inéligibilité en violation du principe de la présomption d’innocence en est le plus consternant exemple
• La troisième résulte volonté déterminée du corps des magistrats de se transformer en pouvoir politique par la mise en place de jurisprudences parfaitement abusives qui placent les politiques à la merci de la justice. Qui entend contrôler non seulement leur probité (ce qui serait normal) mais surtout leurs activités politiques. L’affaire Marine Le Pen est de ce point de vue exemplaire, la possibilité de condamnation pour « détournement de fonds publics » de parlementaires est une hérésie juridique créée de toutes pièces par la Cour de cassation. L’activité politique d’un élu devrait relever du contrôle et de l’appréciation des électeurs. Il est désormais confisqué en amont par un corps autonome et partial devenu pouvoir politique, sans en avoir la légitimité démocratique.
Le juge est là pour arbitrer entre des intérêts contradictoires. En matière pénale, c’est entre la société représentée par le parquet autorité de poursuite et la personne poursuivie. Le juge n’est pas là pour décider qui peut solliciter les suffrages de l’électeur souverain, en fonction de ses propres idées politiques, à l’aide de textes sollicités pour la circonstance et de jurisprudences qu’il s’est concoctées sur mesure.https://www.vududroit.com/2025/03/une-justice-politique-lhistoire-sans-fin/